Face à l'amer...

Le monde d'après: Spectre du licenciement / Rebondir


 

Abordons le sujet directement :

Malgré un virus traînant encore insidieusement ses sales guêtres, à l’affût et prêt à se jeter sur nous au carrefour de nos relâchements, l’été est bien là avec son lot de touristes et vacanciers...

La mer est toujours bleue mais, à y regarder de plus près, nous nous apercevrons que certains ne l’apprécieront pas cette année comme ils avaient alors coutume de le faire…

Ceux-là, masqués ou pas, feront très attention à leurs dépenses et n’auront peut-être pas la tête à faire la fête…

Ils n’auront peut-être pas l’esprit concentré sur la partie de pétanque…

Le menu du soir leur importera peu, eux mêmes ne sachant pas à quelle sauce ils seront « mangés » à la rentrée !

Nous les verrons sans doute le soir seuls sur plage, le regard vague ou sur les vagues, repliés sur leurs pensées dans des cocons de longs moments de solitude…

Un été différent. Forcément.

La crise de la COVID 19 est passée par là avec tous les désagréments que chacun connaît.

En termes économiques, chacun sait aujourd’hui que les conséquences sont désastreuses dans de nombreux secteurs d’activité, ceci agitant pour bon nombre de personnes, le spectre du licenciement.

Pour l'heure, les réductions d’effectifs passent surtout par le non-renouvellement de CDD et l’annulation ou le report d’embauches prévues.

Mais la vague de licenciements commence à arriver, comme le laissent présager les annonces de plan social dans plusieurs entreprises...

 

 

Être licencié de son travail est dans la majorité des cas, vécu comme une situation désagréable et difficile…

Imaginez un peu cette situation :

Un matin vous arrivez au travail et en ouvrant votre boîte mail ou par n’importe quel autre moyen de communication, vous découvrez que votre boss veut s’entretenir avec vous seul à seul… Gloups !

La pilule gratte à la gorge !

Un sentiment d’inconfort et de malaise s’empare alors de vous et en pleine connaissance des difficultés économiques de votre entreprise, vous commencez à comprendre ce qu’il se passe… L’attente de cet échange s’étend dans des durées anxiogènes et penser à autre chose vous devient tout simplement impossible.

Je ne m’éternise pas... L’heure de l’entretien arrive et c’est dans une ambiance lourde et étouffante, que l’on vous informe de la décision et qu’on vous explique la procédure...

Vous êtes licencié.

Même si plusieurs signaux ont fait que depuis quelques semaines vous vous y attendiez, vous êtes néanmoins sous le choc ! Et LA QUESTION ne tarde pas à arriver : Qu’allez-vous faire maintenant ?

Dans cette situation il est tout à fait naturel de ressentir de la tristesse ainsi qu’un grand sentiment d’égarement…

De façon plus générale cela peut aussi nous ramener à la question suivante :

Que pouvons-nous faire alors, lorsque la vie ne va pas dans le sens que nous souhaitons ?

Depuis la nuit des temps, l’homme a toujours choisi l’option de se réinventer pour survivre...

Et si à notre époque et dans la situation qui nous préoccupe, le licenciement n’était donc plus vécu comme une fatalité mais comme une occasion de se réinventer ?

Facile à dire...

À un stade, où l’anxiété se mêle à l’urgence pour trouver une solution, se rajoute le stress lié au fait de devoir sortir d’une certaine zone de confort et de passer par des territoires inconnus.

Pas évident lorsque l’on a le couteau sous la gorge !

D’où l’intérêt d’agir de manière préventive, en anticipant et en créant de nouvelles opportunités avant que nos besoins ne l’exigent.

Comment garder le contrôle ?

Quelles sont les étapes incontournables pour reprendre les rênes et agir ?

Seuls sur la plage ou pas ? On s’y attelle et c’est maintenant !

 

Faire le deuil d’abord…

 

Un point sur lequel je fais le choix délibéré de m’attarder, trop de personnes négligeant encore cette phase primordiale par méconnaissance tout simplement…

Comme pour toute perte, il y à un deuil à gérer pour la perte d’un travail.

Dans la majorité des situations, un licenciement est vécu comme si « tout s’effondrait d’un coup » et sous le choc, nous avons tendance à croire que l’on ne retrouvera jamais un emploi ou encore que nous sommes devenus inutiles, obsolètes…

Ce type de pensées n’a pour unique effet que d’alimenter notre préoccupation et de générer de l’anxiété.

De fait en peu de temps, chacun va avoir à faire face à des flots d’émotions afin de gérer avec succès toutes les étapes d’un processus de deuil et ce n’est qu’alors, que la phase de recherche d’un nouvel emploi pourra commencer.

 

Pour comprendre et intégrer le processus psychologique du deuil, il est utile et éclairant de connaître le concept d'Elisabeth KÜBLER-ROSS (Psychiatre et psychologue née en 1926 à Zurich en Suisse et décédée en 2004).

En 1999, elle fut classée par le magazine "Time" parmi les cent plus importants penseurs du 20ème siècle.

Son approche du processus de deuil et ses étapes s'appliquent, au delà de la perte d'un être cher, à énormément de situations de notre vie professionnelle: Licenciement, mutation, départ à l'étranger, fin d'un projet d'équipes, fusion d'entreprises, changement de patron, etc.

En voici les éléments les plus importants:

 

LA PHASE DITE DE DESCENTE:

 

. Le Choc de la perte

Le deuil commence toujours par un choc qui entraîne une phase de sidération et de déstabilisation intense.

Si le moment de la perte n'est pas perçu, le travail de deuil ne peut pas s'engager, laissant place à une étape d'attente souvent stressante et douloureuse.

 

. le déni, le refus, la négation

Cette étape est d'autant plus fortement ressentie que l'attachement est rompu de façon soudaine, inattendue.

( "ça ne peut pas m'arriver à moi...", "pas moi, pas maintenant...", "non! c'est impossible, vous vous trompez...")

 

. La colère

Rage, dégoût, rancœur, sentiment d'injustice, transfert de la responsabilité sur autrui et fureur se succèdent.

( "Pourquoi moi et pas un autre?", "Ce n'est pas juste...", "Ils n'avaient pas le droit..." )

 

. La peur, pour soi ou pour les autres, peur ponctuelle ou angoisse globale.

Le monde apparaît comme une source de dangers insurmontables. C'est à ce moment là que le problème se révèle de manière concrète: Biens matériels, argent, mobilité... ( "qu'est-ce que je vais devenir?, "comment vais-je faire face?" )

 

. La tristesse

Étape décisive, difficile et nécessaire pour affronter la réalité car on prend conscience que ce qui a été fait, a été fait et qu'il n'y a plus rien à faire. C'est souvent là que l'on ne dit plus grand chose et que les larmes sortent comme une libération.

 

LA PHASE DITE DE REMONTÉE

 

. L'acceptation

Dans cette démarche d'acceptation, la personne qui vit son deuil passe au premier plan et n'est plus l'objet du deuil.

 

. Le pardon à soi-même, renoncer à l'illusion de la toute puissance, ne plus se laisser envahir par la culpabilité. Puis vient le pardon aux auteurs de la perte.

 

. Le renouveau, la quête de sens, la révélation du cadeau caché: " Grace à ... , j'ai pu ..."

Il s'agit là de reconnaître et d'accepter que le deuil a permis de faire des choses non envisageables dans l'ancienne situation.

 

. La sérénité

La personne a fait la paix avec ce moment de vie, elle vit dans le présent et ce qui lui arrive dans son quotidien a plus de valeur que le passé.

Si un nouveau projet se dessine, la personne est capable d'y adhérer et d'en être le moteur.

 

Faire usage de ses droits

Si plusieurs signaux fiables et uniquement, vous indiquent que le licenciement est injuste, vous devez le dénoncer!

De préférence en vous faisant accompagner par les instances compétentes qui "mâcheront" beaucoup de boulot pour vous!

Si vous avez le droit au chômage, percevez-le sans culpabiliser!

Vous avez cotisé pour cela, c'est une protection, c'est un droit!

Si vous pouvez être indemnisés, assurez-vous que vous allez bien recevoir cet argent et quand!

L'important dans ces actions étant que les soucis juridiques soient réglés le plus rapidement possible, vous pourrez ainsi les oublier et passer à autre chose.

De plus, ces démarches ne pourront que contribuer à vous aider dans la gestion du processus de deuil.

 

Se concentrer sur le présent en prenant des décisions concrètes

Vous avez bouclé votre courbe du deuil (j'en ai rencontré certains qui sont passés par toutes les phases en 48h!), vous avez fait la paix avec cet évènement et ce qui était un "problème", vous le nommez maintenant "situation".

Vous avez veillé au bon respect de vos droits, le temps est venu de se concentrer sur la suite!

Et la suite commence toujours en prenant une décision "au présent".

Peu importe ce que c'est mais, l'idéal sera de prendre une décision proactive qui vous aidera à vous sentir mieux dans vos baskets...

Comme disait Albert EINSTEIN: "La vie c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre."

Ces décisions simples et concrètes sont multiples:

. Revoir son CV et commencer à chercher un autre emploi

. Faire une formation

. faire un bilan de compétences

. Prendre des vacances ou faire un voyage avec l'argent de l'indemnisation

 

Certains se lanceront peut-être dans l'écriture d'un best-seller ou autres mais, l'important réside dans le fait d'agir en réponse à la question: "Qu'est-ce que vous voulez VRAIMENT, là, maintenant et qui vous apporterait la certitude de vous sentir mieux?"

 

 

 

Voir autrement et positiver le changement

Bien qu’il soit naturel de se sentir désorienté, il est nécessaire de prendre quelques jours pour évacuer et exprimer ce que vous ressentez.

Cependant, après cette période de repos, il est primordial d’agir. Primordial mais pas urgent !

Faites du temps et de l’environnement vos alliés car même si aucune issue ne vous semble visible, en réalité, il existe de multiples options autour de vous.

Le deuil du travail vous permettra de passer de cet état dans lequel une pensée irrationnelle l’emporte sur le fait de ne pas trouver de travail à cet autre état, dans lequel vous pourrez prendre les rênes et agir.

L’important, c’est de ne pas se laisser décourager, de profiter de toutes les opportunités qui s’offrent à vous et de créer toutes celles qui vous manquent et que vous désirez.

Ne culpabilisez en rien et profitez de votre statut de demandeur d’emploi et de tous les soutiens, aides, et formations auxquels vous avez droit !

Malgré toute la tristesse que vous pouvez éprouver parce que vous avez été licenciés de votre travail, si vous y réfléchissez, cela peut être une excellente occasion de changer, de vous réinventer et de continuer à grandir. Peut-être que le travail que vous faisiez était trop ennuyeux pour vous, et maintenant vous avez une chance d’en chercher un autre et de vous remotiver.

Vu comme cela, le licenciement peut être une excellente occasion d’entreprendre.

De suivre enfin un vieux rêve…

De créer une activité, d’ouvrir son propre magasin ou de travailler à domicile (c’est dans l’air du temps!) .

Ainsi, si vous avez une idée et qu’il est possible de la réaliser, être licencié du travail peut être très favorable.

De par la mobilisation de vos capacités à « voir autrement », à considérer la situation sous un autre angle et par votre volonté, la procédure de licenciement se transformera alors vite en processus de transition professionnelle ou de reconversion...

 


 

Un accompagnement ?

 L'outplacement, qui peut aussi être appelé reclassement, est un processus d'accompagnement à la mobilité professionnelle apparu en France dans les années 80-90.

Il intervient suite à une séparation volontaire du salarié avec l'entreprise ou lors d'un licenciement économique.

L’outplacement peut se faire de manière individualisée ou collective.

Sa mise en place est obligatoire pour les entreprises qui licencient plus de dix salariés. Dans ce cas, on parle alors de cellule de reclassement.

Pour le licenciement d'un seul salarié, la démarche n'est pas imposée mais relève plutôt d'une question éthique et permet à une entreprise de se séparer d'un collaborateur dans de bonnes conditions. L'outplacement doit permettre au salarié de rebondir et repartir dans une orientation choisie à un moment de sa carrière où il peut être quelque peu désorienté. 

Certains ne demandent rien à personne et font le choix d'utiliser leur indemnité pour se financer un processus d’accompagnement.

C'est une étape essentielle, surtout à une époque où la plupart des actifs ne passent plus leur carrière entière dans la même entreprise. Selon le contrat établi, cet accompagnement permet aux personnes de :

. Prendre du recul et de la hauteur par rapport à leurs situations.

. Bénéficier d’une aide et d’un soutien pour un retour à l’emploi, pour le développement d’un projet professionnel défini et/ou d’un accompagnement pour la création ou la reprise d’une entreprise…

. Construire un « plan B » et même C ou D...

 

Dans ce cadre là et parlant de ce que je connais, dans une APPROCHE SUR MESURE centrée sur les solutions, le travail d'un coach professionnel consiste à accompagner son client dans toutes ces étapes avec bienveillance et respect.

A PARTIR DE VOUS ET AVEC VOUS, le coach vous aidera à construire UN PARCOURS RÉALISTE, MESURABLE ET REALISABLE qui vous permettra de faire aboutir votre projet, vos nouvelles ambitions et pourquoi pas, vos rêves.

 

Bien évidemment, je ne souhaite à personne de vivre cette situation sauf si celle-ci l'arrange!

Mais malheureusement, beaucoup de gens dans nos entourages respectifs sont et risquent d'être concernés très prochainement par cette situation.

Au delà de ceux qui seront inévitablement touchés par une vague de licenciements, je pense bien sûr  aussi à tous les indépendants, commerçants, intermittents, hôteliers, restaurateurs pour ne citer qu'eux, également en situations difficiles.

Nous en connaissons tous et chacun d'entre eux aura besoin du "premier soutien": Familial, amical...

 

Notre écoute inconditionnelle, notre regard bienveillant, nos attentions et attitudes positives, ne nous coûterons rien et seront d'une aide précieuse pour ceux qui par pudeur, n'oseront peut-être pas la demander explicitement...

Leur été sera différent... Forcément!

Ne pas les laisser seuls sur la plage face à l'amer, serait tellement et simplement, un joli début..

 

 

 

 

 

 

 



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